le workshop


Inverser le rapport spectateur / performeur par un protocole sonore, tel est l’objectif de ce workshop proposé par Orbe (avec le dispositif Médias Situés développé avec le soutien de l'ANR - projet COSIMA)
avec 16 apprentis de la FAIAR (Formation Avancée Itinérante des Arts de la Rue - Marseille) accueilli par Nicéphore cité (Pôle de compétences image et son en Bourgogne - Châlon-sur-Saône)
avec le soutien de L’abattoir (Centre national des Arts de la Rue - Châlon-sur-Saône)
du 10 au 28 février 2014
à Chalon-sur-Saône

Murmures urbains, une fiction navigable est composé d'une série d'expériences situées, de moments et de situations singulières, soutenu par le dispositif de création numérique Medias situés développé par Orbe. En déambulant, smartphone à la main, le spectateur entend une voix lui proposer des expériences qu'il peut choisir de vivre ou non. Son parcours est alors filmé, cartographié, enregistré, documenté, autant de manières d'écrire la pièce dont il a été le véritable acteur et, finalement, le co-auteur. 

Un mot sur le dispositif  "médias situés"

Le dispositif a pour objet de diffuser des sons via des téléphones mobiles selon de multiples contraintes combinables : situation spatiale (grâce à la géolocalisation), temporelle, narrative, relationnelle... Le dispositif repose sur une approche totalement générique qui ne définit pas d'expérience a priori. L'architecture du dispositif, de type CMS, est composée d'une partie serveur et d'une partie client mobile.
Une interface auteur en ligne permet d'éditer une expérience en quelques clics. Les compétences nécessaires des apprentis concernent l'écriture et l'enregistrement des sons. La légèreté du dispositif permet d'alterner les phases d'édition et d'expérimentation à une fréquence soutenue selon un processus de création continu et répété. "Médias-situés" a pour vocation de devenir une plate-forme ouverte et mutualisée, accessible en ligne.

Un dispositif favorable aux nouvelles écritures et nouvelles dramaturgies

D'un point de vue dramaturgique, nous proposons d'inverser deux schémas conventionnels de la dramaturgie:

1) Le spectateur est le véritable acteur et co-auteur de la pièce. A noter qu'à la différence de la tendance actuelle des propositions transmedia ou de certains spectacles participatifs, cette inversion n'implique aucune manipulation du spectateur, puisque les consignes sont toujours interprétables. Non seulement le spectateur peut refuser d'exécuter une consigne, la détourner, etc…, mais  l’auteur des consignes ne peut déterminer a priori quels en seront les effets sur le spectateur.

2) Le texte est écrit après l'expérience. Il est alors un document retraçant l’expérience. A la différence de l’“écriture de plateau” et de l’écriture post-dramatique”, l’écriture “médias-situés” conclut une expérience. Doit-il alors donner lieu à une représentation ?

Les grandes lignes du fondamental

Après une phase immersive d’observation du lieu, il s'agira :
- d'écrire des consignes (protocole) ou un élément de narration ou de fiction (scénario) pour une micro-pièce dans un espace public déterminé pour un ou plusieurs spectateur muni(s) d’un téléphone mobile
- d'expérimenter et surtout de faire expérimenter la pièce (le spectateur est le performeur)
- de capter ou faire capter (par le spectateur) cette expérience (film, son)
- de cartographier ou faire cartographier (par le spectateur) cette expérience
- d'écrire ou faire écrire le texte de la pièce, comme un document retraçant ce qui s'est passé
- de réfléchir à l'articulation de ces micro-pièces ; forment-elles un tout, ou pas ?
- de réfléchir à la pertinence d'une représentation de l'expérience a posteriori. 


Les expériences pourront être menées avec des spectateurs adultes et jeunes publics !